Edward Levy, jeune cavalier français, s’installe durablement à haut niveau depuis quelques mois. Formé au sein des écuries Delaveau, avant une expérience chez le légendaire Ludger Beerbaum, il nous livre son témoignage sur la manière dont il s’est construit pour atteindre le plus haut niveau équestre.

Avais-tu essayé de trouver un projet qui puisse t’accompagner vers le haut niveau en étant encore à l’école ?

« Je n’avais pas spécialement cherché un système particulier lorsque j’étais encore au collège ou au lycée. J’avais ma vie à Paris, j’allais à l’école la semaine et j’allais simplement monter le week-end à la campagne. »

Quel est ton parcours scolaire ?

« J’ai eu le Bac ES assez jeune et j’ai voulu me lancer dans l’économie et la gestion à l’Université de la Sorbonne, mais j’ai tenu un jour et demi. Je pense que j’étais un peu jeune, un peu vert et quand j’ai vraiment vu le programme, ça m’a perdu. J’ai eu vraiment peur de tout rater en voulant faire les deux à moitié : les études supérieures et l’équitation. Donc en revenant le deuxième soir, j’ai dit à mes parents que je devais faire un choix. A cette époque je commençais les CSIO Juniors et j’avais une passion profonde pour le monde du cheval, je voulais passer ma vie avec eux et être à la campagne. J’ai la chance d’avoir des parents compréhensifs, qui ont toujours tout fait pour nous, ils ont donc accepté le principe d’une année sabbatique. »

Quel était le but de cette pause ?

« Ce break m’a donc permis de toucher du bout des doigts le métier de cavalier professionnel. C’est là que j’ai rencontré la famille Delaveau en tant que stagiaire et ça n’a fait que confirmer mon souhait de vivre la vie que j’avais envie de mener. En effectuant ce stage, je voulais vraiment voir si j’étais aussi passionné par tout ce qui se passait autour du terrain de concours. La piste c’est au final très peu de temps à la fin, tout le reste se passe dans les écuries et j’ai découvert que ça me passionnait tout autant ! »

Qu’as-tu appris chez les Delaveau ?

« Les Delaveau sont des gens de chevaux, des gens qui sont sains, qui attachent énormément d’importance à la compétition mais pas que. Ils n’axent pas tout leur système de vie autour du concours, Patrice est quelqu’un qui est tous les jours aux écuries, il connait ses chevaux et peut savoir gérer des jeunes chevaux ou des chevaux plus âgés. Ce qu’il m’a appris, c’est que pilote de haut niveau ce n’est pas seulement être pilote de haut niveau, c’est aussi connaître tout un système, tout ce qu’il peut y avoir autour. Sabrine elle, c’est vraiment une gérante de carrière, une mère de famille, une épouse de champion qui a toujours su me rebooster dans mes moments de doute, parfois trouver les mots durs mais parfois sentir aussi que j’avais plus besoin de confiance. Elle m’a vraiment materné pendant ces trois années chez eux et je leur dois beaucoup. »

Penses-tu le concept de l’Académie Delaveau indispensable en 2019 ?

« De l’extérieur, je vois vraiment l’Académie Delaveau comme une chance, une grande chance même, de pouvoir côtoyer le très haut niveau à travers la famille Delaveau et Claude Castex. Leur présence au quotidien mettra forcément les jeunes dans une dynamique ambitieuse. »